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05.10.2010

En direct du LAM

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Encore une bêtise d’Animula.
Dans la série ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît, votre étourdie de petite âme errante a oublié d’attirer votre attention sur cette hénaurme et définitive déclaration de madame Véronique Petitjean, directrice de la communication du LaM, devant micros et caméras de Grand Lille TV le 27 septembre 2010 : «On est finalement le seul musée -d’où ce côté très très unique en fait, très spécifique aussi- qui présente désormais une collection d’art brut, en France, en Europe et même dans le monde, je crois

 

Avouez que cette petitejeannerie mérite de passer à la postérité!

La Bourgogne (Fabuloserie), l’Helvétie (Collection de l’art brut à Lausanne) et la Germanie (Sammlung Prinzhorn) vont sûrement l’aimer très fort.
Si tel n’était pas le cas, ces trois contrées pourraient toujours se cotiser pour offrir à la dircom du musée à 3 casquettes de Villeneuve d’Ascq de petits cours de rattrapage. Après tout, celle-ci n’a eu que 4 petites années (durée des travaux de rénovation et d’agrandissement) pour étudier ses petits dossiers.

29.09.2010

Hey! passe le cap du n°3

Hey! passe bien le cap. Le cap du n°3. C’est généralement à ce stade qu’on attend une revue au tournant. Au n°1 on s’interroge, au 2 on se montre un peu distraite et au 3 on abandonne… ou bien on se réveille, suivant la qualité de la bête 

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Avec cette troisième mouture, Hey! nous sort de notre torpeur. Hey! nous joue de la vuvuzela. Hey! confirme certaines qualités que les fées de l’art moderne et de la pop culture avaient soufflées sur son berceau. Par «art moderne», il ne faut pas entendre un art prout prout prise de tête ou néo-dada dopé à l’outsider. Par «pop culture», il ne faut pas comprendre post-warholisme sur le retour d’âge.

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Hey! relève plutôt de l’air du temps en ce qu’il emprunte aux mangas, à l’art de rues, aux tatouages, aux fanzines sérigraphiés, aux photo-montages, à l’esthétique trash, aux pièces montées en polyuréthane, aux scoubidous, aux décors de planches à roulettes et à ce que plus gentiment on appelle de l’art modeste, aux peintures populaires traditionnelles aussi, un peu cucul mais pas si naïves.

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Dans ce joyeux mélange, palpitant comme la vie, l’art brut trouve d’autant mieux sa place que la maquette est ludique, que la lecture s’organise dans tous les sens, que textes et images se la jouent en liberté futuriste. Rapprochées dans ce n°3 d’une très belle section sur les ex-votos mexicains (ô Frida Kahlo!)

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les très belles repros sur fond noir des sculptures hérissées de Sawada Shinichi (Art brut au Japon) ont beaucoup moins l’air de s’ennuyer qu’un Adolf Wölfli colocataire malgré lui d’un Marcel Duchamp dans le récent catalogue d’une récente expo d’un récent musée triplex.

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Mais laissons là les comparaisons.
kanaval.jpgLe clou du 3 de Hey!, le morceau de bravoure de ce numéro dont la réalisation graphique est due à Guillaume Suard et où tout le staff montre de l’entrain, c’est pour moi Voodo Childs, un article qui présente les photos de Leah Gordon sur l’un des derniers carnavals traditionnels d’Haïti, celui de Jacmel.

Bien entendu, cette ville côtière du sud-est n’a pas été épargnée par le séisme de janvier dernier et il est d’autant plus frappant de respirer l’ambiance de poudre et de sueur, de haillons et de frissons, de terreur évoquée à l’état brut que ses habitants savaient imprimer à leur ville quand il carnavalaient encore. Leah Gordon est un photographe britannique qui depuis 15 ans a développé une relation intime avec Haïti. Son éthique autant que le matériel qu’elle utilise lui imposent de ne prendre les gens que s’ils sont volontaires.

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Certains refusent mais avec avec le temps, beaucoup la connaissent et on la laisse travailler. Comme un ethnologue, elle rétribue ses «modèles».

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Ceux-ci adoptent sans problème les poses saisissantes qui font partie des personnages qu’ils incarnent. Elles participent du truc comme leurs déguisements, leurs masques, le jus bitumeux dont ils s’enduisent…

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Un grand art venu du fond d’une pure révolte qui tord le cou de la misère.

23:49 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ex-votos, art brut, carnaval vaudou, haïti | |  Imprimer | | Pin it! |

25.09.2010

Cauchem’art brut

Oniric rubric.jpgIl y a des gens au creux des lits qui font des rêves.

Moi je pourrais m’exclamer plutôt : «I have a nightmare!» en ce 25 septembre 2010.
 

Il faut dire que je me suis levée du pied gauche (le plus visionnaire des pieds), toute emberlificotée encore dans les maudites fantasmagories de la nuit.

crumble.jpgJ’aurais pas dû abuser hier du crumble aux pommes sous prétexte de me consoler d’une pluie de mousson essuyée avec ma copine Valentine dans un jardin de Suresnes où nous nous étions égarées à la poursuite d’une statue mousseuse signalée par une de ses élèves.

Mais c’est une autre histoire que je vous raconterai plus tard. Je n’ai pas d’images.

A la place, je vous régale de celle du Grand Chemin de la postérité d’après Benjamin Roubaud. 

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(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Customisée par les soins de votre petite âme errante, cette fameuse caricature où l’on voit un grand artiste médiumnique (Victor Hugo) caracoler à la tête de sa horde anti-scientifique, correspond parfaitement à la couleur effroyablement romantique de mon cauchemar.

Celles et ceux qui ne voudraient pas rester sur cette impression pénible n'auraient qu'à faire un p'tit tour sur ce champ de bataille :

21.09.2010

Animula éclaire le monde

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Animula éclaire le monde. Elle a tellement d’idées qu’on s’en empare un peu partout.
La preuve? Le 16 mai 2010 dans son post intitulé : De MaM en LaM, le voilà le joli LaM, votre petite âme errante préconisait un apéro géant pour l’inauguration du nouveau musée triplex de Villeneuve d’Ascq. Et bien qu’est-ce que j’apprends? Que le dimanche 26 septembre dans le cadre du «week-end festif» qui accompagne cette ouverture historique, il est prévu «un pique-nique géant» dans le parc urbain!

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Autre coïncidence troublante, à New York cette fois. The indie rock band The Vivian Girls (dont votre petite L'âMe errante vous avait signalé les guitares et le tambourin le 13 oct. 2008 dans son post Vivian Girls Band) vient de faire une musical performance dans la Galerie Andrew Edlin lors de son dernier vernissage le 11 septembre 2010.

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Cette nouvelle expo andrewedlinesque est «curated by» la Québécoise Valérie Rousseau et elle est consacrée, vous vous en doutiez … à Henry Darger. C’est la troisième exhibition solo en ce lieu des œuvres du fameux «self-taught artist». Deux douzaines de pièces en tout provenant du stock de la galerie ou empruntées à des collections privées. Parmi elles, des choses que l’on verra (jusqu’au 11 octobre 2010) pour la première fois.

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Le long et mince carton d’invitation reproduit «a panoramic composition that showcases creatures never before encoutered in Darger’s Realms of the Unreal» :

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des hybrides de plantes vertes et fleuries aux silhouettes de filles («green-skinned plant/human hybrids with vines and blossoming flowers growing from their girlish bodies»).

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Bon je m’abstiens de vous signaler les autres distributions de la manne cervellique animulienne, pour cause de chevilles qui enflent et de 70 paires de chaussures qui risqueraient bientôt de ne plus m’aller.

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23:35 Publié dans De vous zamoi, Expos, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : art brut, henry darger, vivian girls | |  Imprimer | | Pin it! |

19.09.2010

L’art brut en lamé

bàl engorgée.jpgMerci à la factrice qui a glissé la nouvelle version (large comme une tranche de jambon à l’os) du catalogue Visions et Créations Dissidentes dans ma boîte aux lettres engorgée.

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Elle s’ouvre sur 3 grands dessins en couleurs d’un Florentin de 40 ans, Giuseppe Barocchi qui ne fréquente La Tinaïa que depuis juin 2008. Ses créations ont déjà figuré à la Neuvième Triennale d’Art Autodidacte d’Insita à Bratislava en 2010.

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Bonne idée qu’a eu le Musée de la Création Franche de le faire figurer dans son expo annuelle de rentrée! Celle-ci débute le 25 septembre 2010. C’est aussi la date de l’ouverture du Musée d’Art brut de Villeneuve d’Ascq, ce qui prouve qu’on ne manque pas d’indépendance à Bègles. Félicitations donc aux Bèglais de ne s’être pas laissé intimider par la concomitance de  l’événement métropo-lillois que ses organisateurs nous présentent partout comme l’affaire du siècle.

On en a plein la P.Q.R. du nouveau LaM!

Nord Eclair nord_eclair.gif, La Voix du Nord, VDN.jpgLa Gazette des Communes La gazette.gif

 

 

en font des gorges chaudes. Rien que sur le ouaibe, j’ai cueilli pour vous quelques morceaux de bravoure de la titraille où divers styles s’affrontent.

Lyrique : Le Pouls du LaM s’accélère avant sa renaissance

Héroïque : Force et sublime de l’Art brut au LaM de Lille-métropole

Incitatif : Au LaM, «l’envie de venir et de revenir»

Avec un peu de chance vous tomberez fatalement sur un des papiers de ce tir médiatique croisé. Pas la peine donc que votre petite âme errante se mette la rate au court-bouillon pour vous expliquer que c’est trop beau, quelle quantité de sueur il a fallu et combien ça coûte. Tout est déjà bouclé par le plan de com du musée.

saliere.jpgElle peut juste par ci par là ajouter son grain de sel pour proposer une virgule supplémentaire ou rectifier un léger détail. Par exemple quand M. Olivier Donat dont les propos ont été recueillis par Justine Faidherbe dans le Nord Eclair du 29 août, nous dit à propos de son fonds brut et lameux que «c’est la première collection d’art brut en France», je me permets de lui faire observer avec tout le respect que je dois à un administrateur général qu’il serait bien inspiré d’ajouter l’adjectif «publique» après les mots «première collection».

Car chacun sait (mes chers Animuliens en tous cas) que LA PREMIÈRE COLLECTION D’ART BRUT EN FRANCE EST EN MAINS PRIVÉES. Du moins pour le moment. Mais je ne demande pas mieux que le LaM soit Maillot Jaune dans l’avenir. C’est même la grâce que je lui souhaite.

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la pensée du jour.jpgPour me faire pardonner mes rabâchages (mais il n’y a pas que les contre-vérités qui méritent d’être serinées), cette pensée du jour dans La Gazette des communes, due à Savine Faupin, conservatrice en chef du LaM, rayon Art Brut : «les gens viennent parce qu’ils se sentent proches de ces œuvres, des créations spontanées, naturelles, qui les intimident moins».

L’inauguration (pour les VIP) est le mardi 21 septembre 2010 à Villeneuve d’Ascq.

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Sans invitation vous risquez de vous sentir un peu intimidés!

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14.09.2010

Hassan, designer brut à Barcelone

L’inconnu de Barcelone. Encore de l’art brut et encore un nouveau cas révélé sur les ondes d’Animula. Un dessinateur. Africain. A l’air libre. Une œuvre. Discrète mais pas mâtinée cochon d’Inde, façon «art tribal en bandoulière» ou «artisanat cauries-raphia» pour touristes (15 % de naïveté et 85 % de beaux-arts mal digérés). Non, non. Un créateur brut de chez brut. Avis à la populace!

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J’emprunte cette injonction musclée à l’affiche du  Critérium Sauvage des Cascades qui roule ma poule ce dimanche 19 septembre 2010. J’aime la rue des Cascades. J’y ai déjà glané des graffiti que j’ai collé sur mon post du 4 novembre 2007 : Calaveras.

Ses habitants y suspendent des chaises dans le ciel.

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On y croise des artistes, des petites filles qui s’appellent Violette et des garçons qui vont au pain en souriant comme Razibus Zouzou, le pote à Bibi (Fricotin).

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venelle fernand raynaud.jpgLes soirs d’été je vais y boire des coups à La Fontaine d’Henri IV, micro-troquet posé comme une fleur au pied des escaliers de la venelle Fernand Reynaud.

J’y donne des RDV à mes fidèles lecteurs car Bellevill’Montant est un vivier d’Animuliens bien informés.

Parmi ceux-ci, un dénommé Eric, le découvreur de l’œuvre de Hassan, le fameux inconnu échoué à Barcelone «avec l’Afrique dans sa tête».

Eric pousse un peu ma théière pour étaler, sur le guéridon du café, les panneaux de bois tracés à la règle et subtilement colorés que je vous montre à mon tour. Choc positif. Emue comme me voilà, j’envoie planer d’un geste maladroit l’i-phone d’Eric sur le trottoir.

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«On rentre pas dans son monde» me disait-il à propos d’Hassan. Machiniste de théâtre de son métier, Eric n’a pas l’habitude de garder ses yeux dans sa poche. Il dispose de la bienveillance nécessaire à l’approche des plus farouches créateurs de rue. Même si, comme Hassan, ils paraissent «très perdus dans l’alcool et les joints». Loin de ses Cascades, Eric a donc zoomé, un jour de vacances, sur ce jeune garçon sénégalais recroquevillé le long d’une palissade de la capitale barcelonaise.

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Il avait aperçu les dessins sur planchettes de caisses à vin dispersées près du jeune homme. L’auteur de ces dessins, d’une inspiration géométrique qu’on peut seulement rapprocher de celle d’Hélène Reimann,

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  Collection abcd

affectionne les encoignures, la proximité des poubelles, les lieux sévèrement taggués, l’ombre mitée.

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Il en a fallu à Eric de la patience pour parvenir à rencontrer son regard!

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Le paradoxe est que ce créateur homeless, qui s’accommode de l’inconfort le plus total et qui vit dans le dénuement, ne semble rêver qu’à du mobilier fonctionnel et à des maisons à toits plats à la déco en damier.

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Bauhaus du pauvre sur lequel un grand oiseau semble vouloir se percher.

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  Des outils aussi, qui font écho au petit matériel qu’Hassan transporte dans une toile roulée et  qu’il déballe sur le trottoir pour travailler : crayons de charpentier, marteaux, pieds à coulisse.

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Humble matos avec lequel ce designer du type «clochard céleste» sertit élégamment (souvenir de quelle forge de village?) l’émouvant petit poinçon en cuivre qui lui sert de marque de fabrique ou de signature.

11.09.2010

Corps accords dans la rue Haute

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Corps accords, nouvelle expo de l’art & marges musée. J’y étais. Je dis pas ça pour vous faire bisquer : vous avez jusqu’à la Saint Sylvestre 2010 pour la visiter. Elle est très tendance. En plein les pieds dans le plat dans le débat contemporain sur l’art brut qui monte en mayonnaise au fur et à mesure qu’approche l’ouverture du musée d’art brut de Villeneuve d’Ascq. Non pas tant par son titre qui rappelle celui de l’expo abcd au Pavillon des Arts à Paris en 2004 (A Corps perdu). Ni par sa thématique «ancestrale»: dévoilement et exploration du corps. Mais par son parti pris de regrouper des œuvres d’artistes siders (out et in) comme si c’était du même tabac.

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Tout pour me défriser quoi! Comme si la pluie bruxelloisse ne s’y était pas déjà employée. Mais allez ronchonner quand tout le monde est gentil avec vous ! Quand Madame Carine Fol herself vous dit, non pas 2, mais septante, mais nonante mots. Quand des verres de jus d’orange vous tendent les bras. Quand des têtes connues vous font la bise : Gaëla Fernandez, par exemple. Elle entame le lendemain un pas de danse avec le Mad musée de Liège.

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Ambiance empreinte de cette aimable bonhomie que nos amis belges savent mettre dans les vernissages. Pour une fois, les Français présents dans l’assistance en oubliaient de se tirer la bourre.

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J’ai taillé une bavette avec Stéphanie et Loïc Lucas dont les couleurs chatoient sur les rabats du beau catalogue de l’expo.

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Je venais d’user mes Converse à remonter la Chaussée de Waterloo jusqu’à la porte de Hal. La rue Haute montrait ses cicatrices comme ces nouvelles poupées colorées de Michel Nedjar où il inclut des objets, à la façon de Judith Scott.

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Et c’était beau. Mais à 18h15, c’était la foule au 312-314. Pas fastoche de se faire une idée sur l’accrochage. Alors j’ai nagé de salle en salle, à chaque fois portée par une valeur sûre : Michel Nedjar, Lubos Plny, Loïc Lucas, à laquelle se greffe plus ou moins bien une œuvre autodidacte moins assurée (je ne parle pas de Marilena Pelosi qui tire son épingle du jeu).

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De l’une à l’autre on a l’impression qu’on a sollicité je ne sais quel transfert de substance. Un peu comme si on demandait à une grosse cylindrée de prêter ses teuf-teuf à une mobylette et qu’en retour celle-ci soit invitée à se la jouer gros-cube.

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Mais il n’y à rien à gagner, à convoquer le fauvisme à propos des travaux de Dominique Bottemanne alors que ses linogravures (peut-être plus discrètes) paraissent plus mystérieuses que ses tableaux.

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flyer 2.jpgPouf, pouf ! Tout cela pour dire que l’exposition nous mène en douceur vers son point d’orgue : un triptyque de gravures de Louise Bourgeois !!! Pas mal choisi certes : dans ces meilleurs moments l’art contemporain qui n’est pas-idiot se donne des faux-airs d’art brut. Est-ce que par cette pratique confusante on espère un peu naïvement que les «petits» vont jouer dans la cour des «grands» ?

Je me le demande.

Au moment où je mets en ligne, je tombe sur l’édito d’André Rouillé sur Paris Art n° 325 (9 sept. 2010) qui dissipe un peu ma perplexité.

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Lisez-le-me-le à tête reposée, imprimez-le, conservez-le dans une liseuse en maroquin du Cap. C’est ce que j’ai lu de plus lucide ces temps derniers.

08.09.2010

Dialogues sans marges à Pecs

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«Cinq églises», vous vous demandez bien comme ça se dit en hongrois. Et bien ça se dit Pécs. Si je vous bassine avec cette ville qui est une des plus grandes de Hongrie, ce n’est pas parce qu’elle vient d’être bombardée «capitale européenne de la culture». C’est parce que du 18 septembre au 19 octobre 2010 s’y tiendra l’exposition Dialogues sans marges.

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Et que cette expo m’intéresse parce qu’elle puise dans la Collection artistique de l’hosto psy de Pécs dont je crois bien vous avoir déjà soufflé deux mots dans une de mes précédentes causeries scientifico-loufoque intitulée Vu de Budapest : l’art brut hongrois et autrichien (6 octobre 2008).

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A propos notamment du bouquin d’Irène Jakab (1956).

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Comme je suis déjà pas en avance, que je dois prendre un train aux aurores demain et que je dois fermer mes zolis z’yeux avant 2 h du mat, sinon j’aurai des valises dessous, je n’ai aucun scrupule à vous recommander de faire un détour par le site WBI (Wallonie Bruxelles International) qui vous expliquera tout sur cette expo soutenue par la Cocof (du diable si je sais ce ke c ke ça) et commissariarisée par Julia Fabenyi et Carine Fol, directrice, comme vous le savez, du Art & Marges Musée (je vous passe les parenthèses).

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Vous verrez que cette expo, éprise d’«universalité», vise à instaurer le dialogue entre les œuvres pécsiennes et celles du musée bruxellois. Elle sera abritée par le Müvészetek és Irodalom Haza (grosso modo : Maison de l’Art et de la Littérature) situé en plein centre de Pécs.

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Un Musée Janus Pannonius (ethnographie et arts appliqués si j’ai bien compris) apporte sa collaboration à l’affaire. La honte que j’ai eu quand j’ai vu sur Wiki que ce Janus était un maous-poète de la Renaissance et même qu'il tutoyait sa petite âme à lui :

Ô mon âme dont la lumière a pris source en la Voie lactée,
Captive te voici des bas-fonds de mon corps.
Je n'ai reproche à te faire, ô clarté fidèle et vaillante,
Tu scintilles si fière en ta sérénité...

Je n’en avais jamais entendu parler. Faut vraiment que je me mette au Hongrois Pour Les Nulles.

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23:56 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, art & marge musée, irène jakab, janus pannonius | |  Imprimer | | Pin it! |

05.09.2010

Cinq ans aussi, Tonnerre de Berst!

C’est la cata ! Y’a pas que moi qu’ait 5 ans, la Galerie Berst aussi ! Comme chaque année, à la rentrée, ce sympathique établissement est pris d’une frénésie d’expos, d’inaugurations, de communications en feu roulant. Mais là, attention, c’est spécial. C’est du «vraiment H.L.N.», H.L.N. voulant dire Hors Les normes, pour ceux qui ne parlent pas encore couramment le berstien.

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Votre petite âme errante vous dirait bien que ça déménage et elle aurait raison. Christian Berst brandit son étendard sur lequel est écrit : «Vive le Marais!». Suivi de sa vaillante équipe, il se propulse dans le quartier des Enragés, sur le territoire de cette section des Gravilliers qui fit parler d’elle pendant la Révolution française. Bon, on n'est plus au XVIIIe siècle mais après la Bastille, «l’enragé» Christian s’agrandit et atterrit, emporté par son élan, dans le passage des Gravilliers (n° 3-5) pour y propager la flamme de l’art brut.

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L’année dernière sa galerie changeait de nom, cette année elle change d’adresse pour rejoindre ce cœur du cœur de Paris où on accède par une rue qui sent bon : la rue Chapon.

Comment a-t-il fait, Christian Berst, pour opérer ce changement en un seul été? Je ne le sais, ayant été tremper pendant ce temps là mes petits pieds dans un lac jurassien.

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Toujours est-il qu’il a trouvé moyen au mois d’août de repeindre, bricoler, staffer, restructurer, enrichir, faire rutiler son site internet. Et de planter, faire pousser, éclore une newsletter gaie comme un ruban de distribution des prix,

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une invitation (avec un visuel poilu de Guo Fengyi) à son prochain spectacle du jeudi 16 septembreu 2010, (il y aura des musicos), un dossier de presse surtitré «Art brut à Beaubourg»! car il faut dire que la nouvelle galerie n’est pas loin du Centre Pompom.

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Je sais bien que la ruche Berst a bénéficié pour cela de l’assistance de Sophie, Fanny, Benedetta et du concours de Jean-Yves (presse), Elisa (webmestre), Yoann (web developpement). Merci à ces abeilles! Mais quand même! Je me dilate de plaisir à constater que dans la programmation de l’imminente expo de groupe berstienne qui durera jusqu’au 16 octobre 2010 (voir détails sur le site de la galerie) se trouve le nom de Giovanni Bosco

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parmi ceux (entre autres) de créateurs comme Jill Gallieni, Anna Zemankova

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et Joseph Barbiero le volcanique.

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C’est la première fois que des œuvres du Sicilien seront proposées sur le marché aux collectionneurs et ça mérite d’être stabiloté sur vos i-phone, mes petits crapauds du Marais!

31.08.2010

Martha Grünenwaldt : une expo et un livre

Epouvantail de potager, têtes de fous dans une église. A peine si j’ai le temps de ranger mes clichés de vacances dans ma photothèque que ça repart à fond la caisse.

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L’épouvantail à nez de Pinocchio et visage de quille en bois, c’est en me dirigeant vers la forêt de Chaux que je l’ai aperçu, veillant à la sécurité d’un carré de tomates.

J’allais visiter les baraques de forestiers du village de La Vieille-Loye dans le Jura qui ont mis les clés sous la porte vers 1935 (maintenant c’est un mini-éco-musée).

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Plutôt pêchu, le guignol avec sa capuche de sac à grains!P1030093.JPG 

Les têtes de fous ce sont les sculptures qui courent, non loin de là, sur les corniches intérieures de l’église de Chissey-sur-Loue.

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Vous voyez la Saline d’Arc-et-Senans de Claude-Nicolas Ledoux? Et bien, vous pouvez pas vous tromper, Chissey c’est -vu d’avion- «un triangle tendant vers l’ovale» à côté sur la gauche. Je chipe ces lignes à la monographie de Pierre Lacroix (sic) qu’on se procure en glissant 4 € dans le tronc.

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L’auteur qui signe : «Conservateur départemental des objets d’art du Jura» est aussi un curé, ce qui explique qu’il fasse un peu la fine bouche à propos de ces «babouins» (comme on dit dans le coin) : environ une trentaine de visages éblouis, clos, hagards, lisses, innocents, idiots, bestiaux, ravagés, coiffés des grelots dont l’étrangeté dispute la vedette au bon Dieu.

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En cette église Saint-Christophe où une mâchoire du patron des chauffards trône sur un autel, on guérissait les malades mentaux à grands renforts de neuvaines et d’exorcismes au moyen-âge. retable de st christophe.jpgCes sculptures, parfois doubles (la schize?)

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constituent un formidable document sur cette période et sur un pèlerinage thérapeutique que les autorités regardèrent de travers dès 1578.

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La tête encore à l’ouest après une traversée de la France en diagonale et un ouikène rillettes et fouaces dans le Maine-et-Loire, qu’est-ce que j’apprends? Mais que l’expo Martha Grünenwaldt qui sera accrochée demain à la Halle Saint-Pierre de Paris (où votre petite âme errante est de retour) et vernie après-demain 2 septembre 2010 sera accompagnée d’un ouvrage consacré à cette «grande dame de l’art brut» comme dit le carton d’invitation.

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Elles sont rares les publications au sujet de cette femme qui fut domestique comme Séraphine et qui trouva comme elle la force de satisfaire son désir de création malgré les injustes contraintes (sa patronne lui interdisait de jouer du violon). Aussi celle- ci mérite-t-elle d’entrer dans vos intérieurs, chers Animuliens même si ce n’est pas exactement un «coffee table book».

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Dans cette plaquette, vous plongerez direct dans le regard de Martha. Vous y trouverez plusieurs clichés la montrant au travail et quantité de repros couleurs de ses dessins, peut-être pas sublimement maquettées mais ayant le mérite d’exister.

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Quant aux textes, le plat de résistance sort tout chaud du cerveau d’Alain Bouillet et l’entrée de celui de Carine Fol qui nous rappelle que la découverte des œuvres de M. G. est due à des personnes proches d’Art en Marge. Bon, j’ai pas eu le temps de les lire mais l’expo ne durant que jusqu’au 28 septembre 2010, j’ai préféré me grouiller pour sonner l’alerte. En tête de ce petit livre, des souvenirs de Josine Marchal, la fille de Martha, précieux pour la précision de certains détails : «Elle traçait des schémas de visages qu’elle laissait de côté pour les achever plus tard».